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Les principaux symptômes
La maladie d’Alzheimer étant progressive, les symptômes évoluent avec la maladie et peuvent être différents d’une personne à l’autre.
Troubles de la mémoire
Dans la forme typique de la maladie d’Alzheimer, l’atteinte de la mémoire est le 1er symptôme ; c’est ce que l’on appelle le syndrome amnésique. Cette atteinte précoce et préférentielle est en lien avec les lésions cérébrales qui touchent préférentiellement les hippocampes.
Ainsi, au début, le patient comprend bien ce qu’on lui dit ou ce qui lui arrive, il fait l’effort de s’en souvenir mais ne peut facilement le retenir, l’enregistrer et donc le rappeler.
En fait, le premier signe de la maladie d’Alzheimer apparait comme une difficulté à apprendre de nouvelles informations qui, au début, se manifeste uniquement par des petits oublis au quotidien, la perte d’objets de façon répétée ou l’oubli d’une conversation tenue la veille.
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Il est important de comprendre que l’oubli est un processus normal qui fait partie intégrante de la mémoire. Les petits oublis normaux concernent des personnes de tout âge, surtout dans un contexte de stress et/ou de fatigue ; c’est la multiplication de ces oublis qui doit alerter. |
En revanche, les souvenirs anciens, même ceux liés à l’enfance, sont préservés longtemps dans l’évolution de la maladie. La persistance de la mémoire des faits anciens explique que les proches peuvent minimiser les oublis, ce qui entraîne des retards au diagnostic.
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Étant donné que les oublis liés à la maladie d’Alzheimer concernent en priorité les informations récentes, il convient de ne pas forcer l’apprentissage de nouvelles informations.
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Troubles du langage
Si la maladie d’Alzheimer atteint préférentiellement les structures cérébrales associées à la mémoire, avec l’évolution, d’autres structures cérébrales peuvent être touchées, dont les centres du langage.
Le trouble du langage, appelé aphasie, peut s’exprimer de plusieurs manières :
Difficulté pour trouver un mot, c’est le « manque du mot » : la personne n’arrive pas à retrouver le nom d’un objet, alors qu’elle sait très bien ce qu’est cet objet et à quoi il sert. Cela peut aussi toucher les noms propres (personnes familières, personnes célèbres…).
Difficulté pour comprendre un mot ou une phrase qui n’aurait pas posé de problème quelques années auparavant.
Difficulté pour construire une phrase grammaticalement correcte.
Difficulté pour répéter un mot ou une phrase.
Aussi, lecture et écriture sont rendues difficiles dans leur réalisation comme dans leur compréhension
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Il convient de distinguer le manque du mot pathologique qui occasionne une gêne importante et le phénomène bien connu de « mot sur le bout de la langue », qui est parfaitement normal même s’il a tendance à être plus fréquent avec l’âge.
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Dans certaines formes à début atypique, la maladie d’Alzheimer peut se manifester par un syndrome d’aphasie primaire progressive, c’est-à-dire un trouble du langage d’apparition progressive sans trouble de la mémoire associé au début. Celui-ci peut donc être le premier symptôme d’une maladie d’Alzheimer non encore cliniquement révélée. Par ailleurs, il existe d’autres formes d’aphasie primaire progressive qui sont indépendantes de la maladie d’Alzheimer, tout comme un trouble du langage n’est pas spécifique de cette maladie mais peut se rencontrer dans d’autres pathologies.
Anosognosie
Ce terme est utilisé pour décrire un phénomène neurologique qui empêche la personne de se rendre compte de son trouble ou de la maladie dont il est atteint. Dans ce cas, un proche ou un professionnel de santé pointe une difficulté particulière, le sujet ne s’en rend pas compte, ne l’admet pas et la banalise.
Dans les formes évoluées, l’anosognosie est régulièrement retrouvée mais elle est aussi parfois présente dès le début de la maladie, avec pour conséquence un retard au diagnostic.
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L’anosognosie, avec son origine neurologique, est différente du déni qui est psychologique. Ces deux phénomènes peuvent limiter la prise en charge mais ils ont un rôle de protection qui doit être respecté, en limitant une prise de conscience des difficultés trop insupportables. |
Autres troubles cognitifs
Généralement, les autres troubles cognitifs surviennent de façon plus tardive au cours de la maladie d’Alzheimer. Seuls les principaux sont cités ici.
Troubles de l’orientation dans le temps et dans l’espace
Cela s’exprime par des difficultés à retrouver la date ou un repère spatial, même dans des lieux familiers. Dans la vie quotidienne, cette désorientation temporo-spatiale explique les errances avec impossibilité de retrouver son chemin.
Troubles neuro-visuels
Ces troubles traduisent la difficulté à identifier et interpréter la perception de nos yeux. La vue est correcte (bilan ophtalmologique normal) mais le traitement de l’information visuelle par le cerveau est perturbé et peut conduire à ne pas reconnaitre une personne familière, à ne pas voir identifier correctement un objet. Cela peut également conduire à une mauvaise appréhension de l’espace qui nous entoure, des distances, de la position des objets et des personnes.
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En cas de troubles neuro-visuels, la conduite automobile peut devenir une activité particulièrement dangereuse, pour la personne mais aussi pour les autres.
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Apraxie
Ce terme désigne la difficulté à réaliser correctement un geste concret ou à manipuler un objet, en l’absence de paralysie ou de problème articulaire. Il s’agit d’une difficulté à programmer le mouvement et/ou à le réaliser de la bonne manière. Au quotidien, cela se traduit par une difficulté à s’habiller ou boutonner une chemise, lacer ses chaussures, planter un clou… Des gestes symboliques courants peuvent être altérés (serrer la main, faire le salut militaire ou le signe de croix…).
Altération du raisonnement
Le raisonnement fait appel à un ensemble de processus complexes. L’altération de l’un de ces processus entraine des problèmes dans l’organisation de la vie quotidienne (moment de la toilette, heure des courses…) ou des problèmes de planification de tâches spécifiques (étapes d’une recette de cuisine…) En cas d’erreur, la personne ne la repère pas forcément et peut la répéter à de nombreuses reprises.
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En cas de difficulté à organiser ou planifier des actions complexes, il peut être intéressant de les décomposer en une succession d’actions simples.
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Désinhibition
Notre éducation nous a appris à inhiber nos comportements les plus instinctifs. Avec les lésions dégénératives, nous perdons cette capacité d’inhibition. Cette désinhibition pathologique conduit chacun au retour à un comportement impulsif, non maitrisé que ce soit dans l’alimentation, l’appropriation d’objets ou le relationnel avec autrui (familiarité, sensualité voire sexualité).
Perte d’empathie
Synonyme d’un trouble neurocognitif évolué, elle résulte d’une difficulté à reconnaitre les émotions, même les plus habituelles (joie, tristesse…) ainsi qu’à comprendre les pensées, que ce soit les siennes ou celles d’autres personnes. Ceci conduit à des erreurs d’interprétation comme à un comportement dénué de toute empathie.
Troubles des conduites sociales
Une conduite sociale adaptée exige une interprétation correcte de la situation et une adaptation du comportement à la situation. L’altération de l’un de ces deux processus peut conduire à des comportements déplacés, parfois gênants pour l’entourage (manger avec les doigts, parler de façon trop familière à un inconnu, se déshabiller dans un endroit inapproprié, etc…).
Troubles psycho comportementaux
Syndrome dépressif
Un syndrome dépressif s’associe fréquemment à la maladie d’Alzheimer, il peut même en être le premier signe ; il exprime la souffrance psychologique liée au déclin cognitif. Néanmoins, chez la personne âgée, on peut rencontrer un syndrome dépressif qui imite une pathologie neuro-dégénérative, en l’absence de celle-ci.
Apathie
L’apathie est un symptôme très fréquent de la maladie, correspondant à un manque d’initiative. Elle s’installe progressivement sous forme d’une certaine passivité, d’une inertie ou d’une lenteur à agir et est souvent associée à une certaine indifférence. La personne concernée ne s’en rend généralement pas compte et évoque la fatigue ; seuls les proches observent la diminution des activités au quotidien jusqu’à la passivité la plus extrême.
Conseil du pro : face à ce trouble, la bonne attitude doit être un juste équilibre entre stimulation et respect de la mise en retrait.
Déambulation
Dans les stades évolués de la maladie, quand la détérioration cognitive est importante, les symptômes s’enrichissent d’une déambulation de jour comme de nuit, traduisant le niveau d’anxiété. Cela peut être particulièrement éprouvant pour l’aidant. De plus, cette déambulation n’est pas sans risque (fugues, chutes, épuisement…).
Hallucinations
Elles résultent d’une mauvaise interprétation des informations issues des organes sensoriels, en particulier de la vision. De ce fait, la personne a la certitude de voir des formes, des animaux ou des personnes qui sont en réalité absentes. De plus, elle n’adhère pas au fait que les autres ne les voient pas.
Ces hallucinations peuvent être vécues soit de manière neutre, soit de manière angoissante conduisant alors à des troubles comportementaux avec agitation. Elles sont favorisées par la faible luminosité, comme par des lunettes ou des appareilles auditifs mal adaptés.
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Il convient de vérifier régulièrement que les dispositifs d’aide sensorielle soient fonctionnels et adaptés. |
Agressivité
Une détérioration cognitive très importante est source d’angoisse liée à l’impossible compréhension du monde environnant ; cette angoisse génère des comportements agressifs à visée défensive.